Le chômage des diplômés au Maroc demeure un défi majeur pour la société et l’économie, en dépit d’une croissance soutenue au cours des dernières années. Les chiffres révèlent un écart important entre le nombre de jeunes formés et les opportunités offertes par le marché du travail.

Des chiffres révélateurs

Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le taux de chômage global au Maroc a atteint 13,6 % en 2024 (Source : HCP, 2024). La situation est encore plus préoccupante pour les jeunes diplômés, avec un taux avoisinant les 25 %. Ainsi, malgré l’obtention d’un diplôme, une part importante des jeunes continue de chercher un emploi.

En 2023, près de 150 000 jeunes diplômés se sont ajoutés aux rangs des demandeurs d’emploi, alors que le marché n’a créé qu’environ 50 000 nouveaux postes adaptés à leur profil (Source : Agence Nationale de Promotion de l’Emploi). Ce déséquilibre met en lumière le manque d’alignement entre l’offre de formation et les besoins réels du marché.

Un décalage entre compétences et demandes du marché

Les secteurs en pleine expansion, tels que les technologies de l’information, les énergies renouvelables ou encore l’industrie spécialisée, peinent à recruter des talents qualifiés. Par exemple, dans le domaine du numérique, une étude de l’Agence de Développement du Digital révèle que plus de 80% des entreprises constatent une pénurie de profils répondant à leurs exigences (Source : Agence de Développement du Digital). Ce constat démontre clairement la nécessité de revoir les parcours de formation pour mieux répondre aux attentes du secteur privé.

La fracture géographique, un facteur aggravant

La fracture géographique accentue également le chômage des diplômés. En milieu urbain, notamment à Casablanca, Rabat ou Marrakech, le taux de chômage est relativement inférieur (environ 19 %). En revanche, dans les zones rurales et les régions économiquement moins dynamiques, près de 45 % des jeunes diplômés se retrouvent sans emploi (Source : HCP, 2024). Ce fossé souligne l’inégale répartition des opportunités à l’échelle nationale.

Des initiatives en cours, mais des résultats mitigés

Pour répondre à cette problématique, plusieurs initiatives gouvernementales ont été mises en place : Stratégie Nationale pour l’Emploi, Plan Maroc Vert, Fonds de Soutien à l’Emploi des Jeunes (Source : Ministère de l’Emploi). Le Plan de Relance de l’Emploi lancé en 2023, par exemple, a permis la création d’environ 30 000 nouveaux emplois en 2024. Toutefois, ces efforts peinent à résorber l’écart persistant entre le nombre de diplômés et les opportunités disponibles.

Vers une discussion approfondie

En somme, le chômage des diplômés au Maroc reste une problématique complexe, marquée par un fort décalage entre l’offre de formation et les besoins du marché, ainsi qu’une répartition inégale des opportunités sur le territoire.

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